EP 9 - Marie-José Pérec : La gazelle olympique

EP 9 - Marie-José Pérec : La gazelle olympique

Il y a 30 ans, la piste olympique découvrait une gazelle : Marie-José Perec. Mais avant de devenir la légende que l'on connaît, Marie-José a dû faire face à son lot de défis, prouvant une fois de plus que les obstacles sont faits pour être surmontés.

 

Marie-Jo est née en 1968 en Guadeloupe.

Sa découverte du sprint à l'adolescence a été un tournant. Elle est douée, avec une aptitude exceptionnelle, et pourtant  le sport ne l'intéresse pas vraiment. C'est la rencontre avec une prof d'EPS qui lui fait découvrir l’athlétisme. Anne-Marie Soual, est la première à se rendre compte des qualités athlétiques de Marie-José Pérec. Lors d’une course, elle est "scotchée" par la performance de la jeune fille. Elle l’inscrit à un championnat. Marie-Jo dit oui sans trop y voir l’intérêt. Elle brille déjà, sans préparation !

Elle a dû quitter son île natale pour la France métropolitaine pour poursuivre son rêve d'athlétisme, une décision qui a marqué le début de son ascension vers le succès. Après un cours passage à l'INSEP, elle arrête tout. Elle reprend quelques années plus tard, avec le succès que l'on connait.

 

Des victoires retentissantes

Marie-José Pérec, c'est avant tout un palmarès qui force le respect. 

Première médaille d'or en 1989, sur 200m au championnat d'Europe. Sa vitesse et son élégance lui valent le surnom de "la Gazelle".

S'en suivent l'or olympique.

La reine du sprint français est la seconde athlète française, après Colette Besson, à avoir remporté la médaille d’or aux Jeux Olympiques sur 400 mètres. C’était à Barcelone en 1992, soit 24 ans après l’exploit de son aînée aux JO de Mexico. Victoire suivie de son doublé historique sur 200 mètres et 400 mètres aux Jeux d'Atlanta en 1996 qui scellera son statut de légende de l'athlétisme !

 

Du 400m considéré comme un sprint long (qui demande d'associer la vitesse du sprinteur et l'endurance du coureur de demi-fond court), elle dira :
"Il faut être un peu maso, mais moi j’adorais. Je l’ai découvert à 16 ans, j’avais fait une minute. Ce beau tour de piste, c’est ce que je voulais faire. Fernand Urtebise, mon premier entraîneur, m’avait dit que ma carcasse n’allait pas tenir ! Ensuite, j’ai réussi à faire accepter à François Pépin de m’aligner sur 400 m."


Marie-Jo est la seule Française triple championne olympique d'athlétisme. Son record olympique sur 400m de 48s25 établi en 1996 est resté invaincu.

 

 

Briser les barrières

Cependant, le parcours de Perec n'a pas été sans embûches. Elle est confrontée au racisme, en tant que femme noire dans un domaine dominé par les hommes et marqué par la discrimination.

Il y a des gens qui m'ont dit des choses comme 'Sale Noire, rentre chez toi'. Pour moi, gagner, c'était nécessaire, et perdre, c'était la mort (...) Cela te donne plus de force,"
 conclut-elle face à son interlocuteur. A certaines occasions, j'étais une Noire qui n'avait rien à faire là, avec une vendeuse ou un vendeur dans le magasin...

 

Après avoir affronté le racisme et prouvé sa valeur dans un univers où elle était parfois perçue comme une outsider, elle s'engage auprès des jeunes sportifs.

"Je me sentais porteuse des voix de ceux qui n'ont pas la parole," explique-t-elle, soulignant l'importance de donner un sens à ses efforts et sacrifices. "Je voulais changer la vision des gens sur la population antillaise et africaine, sur les clichés qui y sont associés. J’étais habitée par cela. "

  

Pourquoi on aime Marie-Jo ?

Elle a brisé les barrières. Elle reste humble et engagée malgré sa renommée mondiale. Pour sa résilience face aux épreuves : on pense à sa fuite à Sydney. Cet épisode de sa vie révèle une vulnérabilité et une résilience face à la pression​.

Enfin, Marie-Jo est une figure emblématique de la France et des Antilles, portant haut les couleurs de son pays et de sa région natale sur la scène internationale. 

Dans un récent interview à Libération, Marie-José Pérec déclare : « Je dis aux filles qu’il faut défoncer le plafond »

Aujourd'hui, si on lui demande si elle court toujours, elle répond :

Je n’ai accepté le sport loisir que très tard. Avant cela, de mon arrêt à 2013, je ne faisais pas de sport. Je courais après mon fils, c’est tout… Je n’avais pas envie de faire un effort pour rien. Ensuite, doucement, j’ai commencé à reprendre du plaisir. Désormais, je cours de temps en temps : en novembre, j’ai fait cent bornes. En décembre, dix. En tout cas, je cours. 😅

 

 

Petite anecdote, avant de se retire de la vie sportive, elle raconte que son entraineur allemand lui demandait de répéter chaque jour en début de session cette phrase : Je serai sur le podium !

Voilà qui donne à réfléchir : se visualiser sur le podium pour aller plus loin 💪🏻.


Marie-José Pérec,, finale du 200 mètres, Atlanta, 1996 © MILLEREAU/DPPI-SIPA/FAUGERE Numéro de reportage : 00409067_000008

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