EP 14 - Cathy Freeman, l'icône du sport et de la lutte pour les droits des Aborigènes
L'excitation dans les tribunes, les projecteurs braqués sur la piste des Jeux Olympiques de Sydney en 2000, et une athlète, une icône, prête à écrire une page de l’Histoire.
Cathy Freeman, une championne olympique (vraiment) pas comme les autres ! 🌟
Cathy Freeman, représente bien plus que ses exploits sur la piste d'athlétisme. Elle est force et engagement envers sa communauté aborigène.
Son parcours, marqué par la résilience, l'adversité et la détermination, franchit le simple cadre sportif pour devenir un symbole de lutte pour les droits des peuples autochtones.
Une enfance marquée par la lutte et la résilience
Cathy Freeman naît en 1973 à Mackay, en Australie. Elle échappe aux “générations volées”, les enfants métis arrachés à leurs parents par le gouvernement pour les “couper de leur racines” et les élever à l’occidental.
Elle hérite quand même d’une longue histoire de souffrance. Sa grand-mère, Alice, est enlevée à ses parents à 8 ans pour être élevée dans une maison chrétienne, à Palm Island. C’est ici que naît Cecelia, la mère de Cathy. Mariée à 18 ans, elle obtient le droit de quitter Palm Island pour fonder sa famille à Mackay.
Très jeune, Cathy est confrontée à l’alcoolisme, la violence puis l'absence de son père, au handicap de sa sœur, Anne-Marie, et aux difficultés financières de sa famille.
Elle court dès son enfance, à l’école, mais elle fait vite face à la dure réalité de la vie : lorsqu’elle gagne une course, elle n’a pas le droit aux trophées… ils sont réservés aux fillettes blanches.
Cathy sera confrontée au racisme toute son enfance.
“Quand j’étais jeune, mon cousin et moi avons été confronté à cette réalité d’être indigènes et noirs. Le fait est que nous étions embarrassés d'être noirs. On ressentait cela fortement, ce sentiment que nos familles, en dehors de la communauté, étaient rejetées. Jeune fille, c’était dur de supporter cela, et même plus tard. Nous descendons de personnes qui ont beaucoup souffert et on continuait de porter cette douleur.”
L'éclat d'une étoile montante sur la piste
Adolescente, son beau-père l'entraîne et l’inscrit à des compétitions scolaires, régionales, puis nationales. Dès ses débuts dans l’athlétisme, Cathy Freeman impressionne par sa vitesse et sa détermination.
Elle devient rapidement l'une des athlètes les plus prometteuses d'Australie et du monde. À 17 ans, elle remporte sa première médaille d'or Jeux du Commonwealth sur le 4 x 100 mètres qu’elle court en 43 s 87.
Entre 1990 et 2002, Cathy enchaîne les succès :
1992 : 2e aux Championnats du monde juniors de Séoul au 200m
1994 : Médaille d’or aux Jeux du Commonwealth au 200m et 400m et 2e au 4 x 100m
1995 : 3e aux Championnats du monde de Göteborg au 4 x 400m
1996 : 2e aux Jeux Olympiques d’Atlanta au 400m et 1ere à la Finale du Grand Prix au 400m également
1997 : Médaille d’or aux Championnats du Monde d’Athènes au 400m
1999 : Médaille d’or aux Championnats du Monde de Séville au 400m
2000 : Médaille d’or aux Jeux Olympiques de Sydney au 400m
2002 : Médaille d’or au Jeux du Commonwealth au 4 x 400m
😨Fiouuu… Sacré palmarès !
Une détermination sans faille
En 1993, Cathy est éliminée en demi-finale des Championnats du monde.
Dans l’avion de retour, elle écrit sur un sac contre le mal de l’air son objectif pour le 400m des Jeux de 1996 : « 48,60 ATLANTA ».
En fait, elle le ferra en 48,63 sec.
Ce qui lui vaut sa médaille d’argent et fait d’elle la première Aborigène à gagner une médaille dans une épreuve individuelle.
La victoire symbolique aux Jeux Olympiques de Sydney
Cathy Freeman allume la flamme olympique lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux 🔥
Sa performance aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000 ne se résume pas à une simple victoire.
En brandissant fièrement les drapeaux de l'Australie et des Aborigènes, bien que les règles officielles du CIO bannissent tout drapeau autre que le drapeau national (Australien, donc), elle envoie un message fort de fierté et de revendication de son identité culturelle. Son geste audacieux défie les conventions et souligne l'importance de la reconnaissance des peuples autochtones dans la société australienne.
Elle devient l’unique sportive qui a allumé la flamme et gagné la médaille d’or dans les mêmes Jeux !
Tu te souviens de Marie-José Pérec ? On en parlait dans cet épisode ici. Elle aurait dû être là, face à Cathy. Mais l’engouement autour de Freeman est tellement fort en Australie, qu’il se transforme vite en enfer pour Marie-Jo.
L'engagement pour la justice sociale et l'éducation
En 2003, Freeman annonce la fin de sa carrière. Mais elle poursuit son combat pour la justice sociale et l'égalité des chances.
Elle fonde la “Cathy Freeman Foundation” qui œuvre pour l'égalité des chances dans le domaine de l'éducation pour les enfants aborigènes d'Australie.
Un héritage de résilience et d'espoir
Aujourd'hui, Freeman reste une figure emblématique de la lutte pour les droits des Aborigènes et de la quête d'égalité en Australie.
Son héritage va bien au-delà des pistes d'athlétisme, il est ancré dans la conscience collective de tout un pays et continue de guider les générations futures vers un avenir plus inclusif et équitable.
Cathy Freeman est bien plus qu'une championne olympique, elle est un symbole de courage, de détermination et de lutte pour la justice sociale. Son histoire nous rappelle l'importance de la résilience, de la solidarité et de la persévérance.